de Nathalie Croizit
Par ta fenêtre nue, j’ai cru voir le bonheur
Mais dans ton carré magique ne naissent que des mirages
Aussitôt la vérité semble-t-elle s’afficher qu’elle disparaît à jamais.
Oh, toi ! Ruine d’un amour, montre encore leurs désirs assouvis à ceux qui ont la foi pour qu’ils puissent croire.
Toi, dont le pied a foulé le grand rocher bleu !
Souviens-toi qu’en son sommet, il n’y a pas plus grande sérénité
Et garde en ton cœur une trace de cette félicité
Pour qu’en tout temps, tu puisses la retrouver.
Ô, divin poète,
Trempe encore ta plume dans l’encre noire de geai
Qui donne à tes pamphlets la couleur du jour et de la nuit.
Eclaire-nous de tes lumières et plonge-nous dans l’obscurité
Pour qu’on recherche toujours l’éclat du soleil.
Mélisse, toi qui connais le secret des remèdes ancestraux,
Pose-toi sur mon cœur et chasse-z-en les maux,
Ici, causés par ta sœur la Mélisse d’Archambaud
dont un seul regard m’a plongé dans la douleur.
Toi qui passes sans me voir,
Tu devrais t’avancer d’avantage.
Si tu sautes le fossé et que tes yeux fouillent le bosquet d’aubépines…
Tu trouveras la croix qui marque le tombeau de Xenaka.
Etranger, fais donc une prière pour le repos de cette âme
Qui enjoliva ma vie le temps de deux printemps.
Voyageur, prenez garde !
Car au détour du chemin, sur le grand érable cornu
Ont péri plus d’hommes que sur un champ de bataille.
Je ne vous souhaite pas cette rencontre funeste car moi qui l’ai vécue,
Mon sang glacé ce jour n’a jamais plus retrouvé sa tiédeur
Et m’éloigne désormais à jamais des vivants.
Ici, j’ai mis le pied
Ici, je me suis assis à l’ombre d’un grand chêne
Ici, j’ai pris un peu de repos en me croyant à l’abri
Mais mes démons m’ont assailli de plus belle
Ici, j’ai livré combat vaillamment
Ici, j’ai entrevu au bout de mon épée la victoire
Ici, j’ai péri sous les assauts impérieux de mes pires ennemis
Mais l’odeur violente du jasmin m’a tiré du cauchemar dont je m’étais nourri.