Un compagnonnage
Un regard intérieur
– Où vous installez-vous pour écrire ?
– Dans la Lune. Parfois sur la Lune.
Le cheminement est un apprentissage, donc l’expérience de son regard intérieur.
Chacun part à sa découverte, ainsi que de son propre processus de création,
en se frottant aux textes de la littérature dans les profondeurs du temps,
et en côtoyant les écritures des compagnons de son voyage.
Bienveillance, respect, écoute, intelligence sensible et collective en sont la trame.
On fait des incursions, pour appréhender le travail par la pratique,
dans des sillons qui, d’une année sur l’autre, d’un week-end à l’autre,
d’une fabrique à un stage à l’autre, s’ancrent et se poursuivent.
Un apprentissage, donc une expérience
On est là pour construire, pas pour détruire.
On ne travaille que les textes, pas du tout sur les personnes.
Il ne s’agit donc pas d’animation, mais d’apprentissage.
La Fabrique s’adresse aux adultes de tous niveaux ayant le désir d’écrire,
ceux qui écrivent déjà ainsi qu’à ceux qui n’osent pas,
n’ont jamais essayé ou pensent ne pas pouvoir le faire.
Avec respect et humour, chacun est accompagné dans son écriture singulière,
par l’apprentissage de formes brèves ou longues,
issues de la littérature de nouvelles, romans, poésie…
L’apprentissage du travail du texte, de la place du lecteur,
la découverte de sa (ou ses) propre pente d’écriture et une liberté intérieure de créer
se conquièrent et s’acquièrent peu à peu.
Élisabeth Bing – exercice d’admiration
Gérard Blanchard – exercice d’admiration
Warja Lavater – exercice d’admiration
Mon Atelier accompagne un apprentissage, dans lequel on entre là où on en est,
il n’est pas question de niveaux.
Le travail s’installe d’abord dans l’exploration de l’année 1,
puis se déploie vers des textes plus longs l’année 2,
avant d’un retour à l’autonomie en année 3.
Comme la pratique d’un art,
comme des artistes, comme si on était des écrivains.
A- Les ateliers d’écriture 1-2-3 sur la durée
B- Les ateliers d’écriture poétique
C- Les séminaires d’écriture Fabrica
D- Les stages d’écriture
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- Une Écriture au long cours, déployée en trois temps :
-
- une année 1 Exploration, temps de l’ouverture multiple où il s’agit d’accueillir les gens dans leur singularité, leur langue. Dans les champs du réel, l’imaginaire, le symbolique, la mémoire, on explore différentes formes aussi bien brèves que longues ou fragmentaires. On dé-couvre sa propre écriture sous les différentes strates qui ont pu venir se poser dessus : strates de lectures, de langage professionnel, d’écriture d’autres, de langues étrangères, de langue de la famille…
- une année 2 Ingrédients du récit, temps des « horribles travailleurs » de Rimbaud où l’on creuse son propre sillon, son processus de création. Pour travailler la structuration on parcourtles différents outils travaillés par les chercheurs de la modernité de leur époque, qui peuvent être traversés et utilisés dans tous modes d’écriture, que ce soit le récit ou la poésie, journal, nouvelle, fragment, reportage, théatre…
- une année 3 Création, temps de sevrage vers l’indépendance, dont l’objectif est le retour à l’autonomie et le retour de l’écriture à la maison, avec un passage à la lecture visuelle des textes qui sont ainsi travaillés différemment, ainsi qu’à l’observation de travaux d’auteurs.
- un groupe Travail du texte peut venir compléter cette progression par la poursuite de retours sur des textes distribués durant 5 ou 6 dimanche dans l’année.
- Des Échappées poétiques, en week-ends et parfois le jeudi soir, atelier dont le déroulement tourne comme un manège d’une année sur l’autre et dans l’année, où on monte et d’où l’on descend quand on veut.
- Un séminaire Fabrica de travail individuel collectif sur ses propres chantiers en cours et d’intelligence collective pour avancer. Il n’y a pas de propositions d’écriture, ou très peu.
- Des Stages qui viennent compléter l’apprentissage par une focale ou un angle particulier sur des manières de faire non abordées autrement : Nouvelles, Architecture d’un ensemble, Traversées poétiques, Voix d’auteur.
L’ensemble est une traversée d’apprentissage
avec les textes et les auteurs de la littérature au travers des siècles.
On pourrait faire ce chemin seul, bien sûr, en écho avec ses propres pensées,
idées, élans, épiphanies. Simplement il faudrait 10 ans peut-être ; peut-être plus.
Et il manquerait la présence de l’autre, des autres, pour avancer mieux.
C’est souvent ce qu’on observe chez les autres qui nous fait avancer nous-même.
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Je m’appuie sur des textes de la littérature pour faire traverser des formes,
des manières de structurer un texte, par exemple le dialogue, le monologue intérieur, l’anecdote…
Des personnages apparaissent, des lieux, des cœurs,
le monde intérieur de chacun se met à vivre et vibrer, à créer.
Chacun s’appuie sur ses propres ressources et sur l’héritage, disponible à tous,
de la littérature au travers des siècles. Il existe des centaines de formes qui sont des outils,
venant d’auteurs qui, récemment ou en leur temps, ont fait avancer le fait d’écrire
par leurs quêtes, leurs recherches, s’appuyant eux aussi les uns sur les autres de façon consciente ou pas,
pour avancer, trouver comment dire, partager, se repousser, découvrir, exprimer,
ce qu’ils ont à vivre et à dire sur leur propre chemin.
C’est ce que Julia Kristeva appelle en écriture l’intertextualité.
Écrire comme la pratique d’un art,
comme ce serait dans un atelier de peinture, de dessin, de sculpture, de musique…
Se découvrir devant le fait d’écrire.
Découvrir ce qu’on peut faire, car on ne sait pas ce qu’on est capable de faire.
Découvrir comment se fait le premier élan pour soi, le premier pas,
comment ça se poursuit, comment ça s’arrête,
comment on aime telle ou telle partie de ce qu’on a fait, ou pas, tel moment que l’on traverse.
Tous types de « genre » se côtoient dans un groupe
(narration, poésie, roman, nouvelles, fragments, récit)
selon ce que produit chacun, là où il en est. Le travail en est d’autant plus riche.
On ne fait de retours que sur les textes, jamais sur les personnes.
On est là pour construire et on s’appuie sur ce qui marche.
La publication aussi est une autre histoire. C’est celle d’un autre métier,
d’autres personnes, les éditeurs. Si elle arrive un jour, tant mieux.
Nous, notre métier est d’écrire, écrire.
Bibliothèque : On profite de l’expérience singulière
d’auteurs chaque fois différents pour écrire avec eux,
ceux désignés par Rimbaud comme « ces horribles travailleurs »,
« les chercheurs de la modernité » (la modernité étant celle de leur époque),
pour creuser à l’appui de chacun d’entre eux les sillons
de ses recherches littéraires et des formes d’écriture,
les formes narratives et/ou poétiques qu’il a peu à peu élaborées.
Des axes se trouvent aussi dans ce qu’il a pu traverser dans sa vie, son propre atelier,
et les manières dont son écriture en tire profit.
Ainsi, par exemple, avec Nathalie Sarraute, travaillons-nous ce qui se situe juste sous la surface du discours,
cette zone de résonance qu’elle a exploré de différentes manières tout au long de son oeuvre
pour y trouver d’autres ressorts de ce qui nous meut, nous émeut et peut faire vivre un personnage.
Elle pensait que se trouvait ici tout ce qui se joue au quotidien et dans la vie.
Avec James Joyce, nous nous laissons porter par ce grand expérimentateur de langage,
ses quêtes d’entrecroisements de points de vue, de monologue intérieur, de niveaux de langue,
tout autant que par sa recherche autour de la « quiddité » dans ses nouvelles,
puis de « l’épiphanie ».
Avec Faulkner, nous côtoyons tout autant l’écriture expérimentale de ses personnages,
de leur pensée dans des situations extrêmes, ou de leur secret, ou de scènes de leur apparition,
que la structure extrêmement forte d’autres de ses ouvrages entre le début et la fin.
Avec Proust, avec Rabelais, avec Virginia Woolf, avec Beckett, avec Leiris,
avec Flaubert, avec Marcel Cohen… Voir la bibliothèque ci-dessous.
A chaque fois c’est une chance inédite d’entrer en résonance
durant tout un week-end avec une voix d’auteur ou l’autre,
telle qu’elle apparait dans ses recherches et d’être à l’écoute
et de constater ce qu’elle provoque dans et sur sa propre écriture,
le moteur qu’elle peut être ou pas pour l’avancée de ses propres écrits
et le défrichage de ses propres recherches.
Bibliothèque de la Fabrique
A propos de l’art en général, le dernier livre de Yoyo Maeght
- Adonis
- Antelme
- Balzac
- Barthes
- Bataille
- Bauchau
- Baudelaire
- Beckett
- Bing
- Blanchot
- Bloch
- Bonnefoy
- Calet
- Camus
- Char
- Colette
- Dante
- Desforêts
- Dupin
- Duras
- Dürrenmatt
- Edwards
- Faulkner
- Flaubert
- Glissant
- Gracq
- Guillevic
- Hélène Dorion
- Henry Michaud
- Highsmith
- Hyvernaud
- Italo Calvino
- Jaccottet
- Joyce
- Juliet
- K. Dick
- Kafka
- Kobo Abé
- Leiris
- Mac Cullers
- Mallarmé
- Marcel Cohen
- Henry Michaux
- Michon
- Mishima
- Ollier
- Perec
- Piaget
- Pinget
- Ponge
- Proust
- Quignard
- Rabelais
- Rilke
- Rimbaud
- Roy
- Rulfo
- Sarraute
- Savistskaya
- Segalen
- Shakespeare
- Simon
- Sterne
- Torga
- Umberto Ecco
- Walcott
- Woolf
- … etc…